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Apprendre les uns des autres… ou en autonomie

Apprendre à L’Archipel, ça se passe comment ?

Nous souhaitons permettre à chaque jeune de devenir réellement maître de ses apprentissages.

« Je peux apprendre les matières scolaires traditionnelles, mais aussi la cuisine, la soudure, ou le chinois… n’importe quoi qui m’intéresse en fait. C’est moi qui décide. « 

Une proposition pédagogique vaste et variée est disponible. Elle s’adapte aux besoins et aux demandes des jeunes et met sur un pied d’égalité savoirs, savoir-faire, et savoir-être.

Un socle commun

Le cursus suivi par les jeunes doit leur permettre d’acquérir avant leur 16 ans le socle commun de compétences tel qu’il est défini par le Ministère de l’Education Nationale. Ce sont les Inspecteurs d’académie – qui viennent régulièrement nous rendre visite – qui sont juges de la façon adéquate d’acquérir ces compétences. Dans un souci de collaboration, nous avons fait évoluer notre projet pédagogique, et il est désormais demandé aux jeunes de s’efforcer de progresser régulièrement dans tous les domaines du socle :

  1. Langages pour penser et communiquer (langue française, langues étrangères et régionales, langages informatiques, des médias, des arts et du corps) ;
  2. Méthodes et outils pour apprendre ;
  3. Formation de la personne et du citoyen ;
  4. Systèmes naturels et les systèmes techniques ;
  5. Représentations du monde et l’activité humaine.

Les jeunes sont donc invités à se rendre à au moins un créneau d’une heure de mathématiques, de français et d’anglais par semaine. Les apprentissages sont validés après évaluation écrite ou orale par l’obtention de ceintures de compétences (de la ceinture blanche à la ceinture noire, selon la pédagogie Oury), ou de badges. Les jeunes peuvent ainsi évoluer à leur rythme dans un curriculum préfléché, et acquérir les attendus dans l’ordre qui leur convient le mieux, tout en coopérant et en s’entraidant.

Il leur est demandé également de consacrer du temps chaque période à une recherche d’informations sur un sujet choisi et à la production d’un support pour restituer leurs connaissances (exposé, diaporama, vidéo…), notamment dans les domaines non-couverts pas les cours obligatoires.

Ils·elles assistent enfin obligatoirement pendant leur cursus à L’Archipel aux 4 modules du Pôle Conscience et responsabilité sur les thèmes suivants :

  • Environnement et nature
  • Consommation / consomm’action
  • Rapports de genres, identités et sexualités
  • Mediaş : information, divertissements et réseaux sociaux

Le libre choix d’activités, un fondement de notre pédagogie

Le reste du temps, les jeunes sont libres de choisir à tout moment si ou quoi apprendre de manière formelle, soit au sein d’un parcours préfléché, soit en suivant librement un cours proposé, soit de manière autonome.

Il est possible pour tous les jeunes de  s’en tenir à  ce socle commun et de choisir le reste de leurs activités au jour le jour, en fonction des envies, des initiatives et des propositions. C’est le « parcours autonome ».

S’ils·elles préfèrent avoir un cadre extérieur plus formel, ils·elles peuvent aussi décider de suivre des parcours préfléchés. Cela reste leur décision, et nous demandons aux familles de ne pas mettre la pression aux jeunes pour suivre tel ou tel parcours. Cela irait à l’encontre de notre projet basé sur la confiance dans le plan de développement de l’enfant et un rythme long.

Nouveau : Des parcours préfléchés et cumulables

·         Le parcours académique

Si les jeunes choisissent de poursuivre un parcours « académique », ils·elles peuvent à chaque début de semestre ajouter une deuxième heure obligatoire par jour, en histoire-géo, sciences, LV2, et français ou maths. Les groupes sont en multiâge, et ne suivent pas de manière linéaire les programmes du système classique, même si les curriculum se chevauchent.

Les jeunes peuvent décider en début d’année de s’engager dans le passage de l’examen d’entrée en seconde ou du brevet, et assistent alors chaque semaine à des cours dédiés (au moins 2 heures par matière).

Les candidats au bac (1ère et Tale) travaillent la plupart de leurs matières en autonomie. Ils·elles peuvent être accompagnés sur demande chaque semaine en français, philo et langues. Dans les autres matières, ils·elles peuvent faire  appel aux enseignants de L’Archipel ponctuellement pour une aide sur des points précis ou dans le cadre d’intensifs de révision.

NB : Il n’y a pas de classe de Seconde à proprement parler. Les lycéens qui le souhaitent peuvent décider de travailler en autonomie les programmes de cette classe, ou se lancer directement dans la préparation du Bac.

Tous les candidats à des examens sont accompagnés dans l’organisation de leurs révisions, la méthodologie, la gestion mentale, et peuvent s’entraîner en passant des examens blancs.

·         Le parcours orientation / métiers

Les jeunes de tous âges peuvent également choisir de suivre un parcours « orientation / métiers » : il s’agit de faire un bilan personnel, de découvrir des métiers (stages, rencontres) et de construire son projet d’orientation.

·         Le parcours projets

Enfin, le parcours « projets » les initie au montage de projet et les accompagne à réaliser concrètement plusieurs projets dans l’année scolaire, dans les domaines de l’art, de la solidarité, de l’aventure, de l’environnement, ou de l’entreprenariat, à l’intérieur ou à l’extérieur de L’Archipel.

Créer son propre club

Les clubs sont organisés de manière à répondre à des besoins liés à une pratique ou une passion. Ils sont créés en Assemblée citoyenne sur proposition d’au moins deux jeunes citoyens : clubs échecs, pêche, chorale, reportage, théâtre, naturaliste, colombophiles… Il n’y a pas de limites en nombre et en thèmes.
Si nécessaire et sur demande de ses membres, un budget peut être alloué au club par l’Assemblée citoyenne.

La possibilité d’assister à des cours , des ateliers ou des réunions de clubs

« Je peux assister à des ateliers proposés par des adultes ou des jeunes. Les ateliers ont lieu dans une salle de réunion, dans la salle d’art, le labo de sciences, ou même dans la bibliothèque. On y retrouve des jeunes de tous les âges. »

Il n’y a pas de « classes » à proprement parler, mais des espaces thématiques disponibles (salle d’art, labo de sciences, bibliothèque, ateliers, salle informatique, cuisine, etc…) dans lesquels des activités sont proposées, par des adultes comme par des jeunes désireux de partager une passion ou une compétence.
Les jeunes sont mélangés sans tenir compte de leurs âges, se regroupant par affinité autour d’un projet commun. La difficulté est adaptée au groupe.

L’idée est de proposer un emploi du temps par période (entre chaque vacances scolaires).

Voici à quoi peut ressembler un de ces emplois du temps (NB : il manque les cours dédiés à la préparation du brevet et du bac) :

… mais des cours facultatifs !

Mais en réalité, cet emploi du temps est celui des adultes, et nous ne pouvons garantir que tous ces « cours » et « ateliers » trouveront des « élèves » : les jeunes peuvent en effet choisir de n’assister à aucun en dehors du socle commun obligatoire, et de s’occuper – se cultiver – par eux-mêmes.

La longue expérience d’écoles comme Summerhill (100 ans tout de même !) ou Sudbury Valley School (plus de 50 ans) montre que les jeunes, même s’ils peuvent passer un certain temps à jouer ou à buller, sont en définitive très conscients des enjeux de société. Soit ils apprennent par eux mêmes les informations et savoirs nécessaires pour y fonctionner, soit ils développent un savoir-faire unique dans un domaine particulier, soit ils assistent finalement aux différents cours avec assiduité, tout cela pouvant se combiner dans le temps sur une certaine durée.

« Si je veux consacrer beaucoup de temps à ma passion, c’est possible. Même si en ce moment, ce que j’aime le plus c’est discuter ou jouer. »

Apprendre et coopérer, c’est naturel, instinctif, joyeux. Si le jeune est dans l’opposition permanente ou dans la résistance face aux apprentissages, c’est qu’il a besoin de régler d’autres problématiques personnelles.

Des apprentissages formels… et informels

« En fait, quoi qu’on fasse, on apprend. « 

En réalité, la majeure partie des apprentissages des jeunes se font à notre insu, parce qu’ils lisent un livre, visitent un site web, font une expérience, ou discutent avec un autre citoyen, jeune ou adulte.

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C’est en effet ce qu’il se passe pour tout le monde, tout le temps, pendant toute la vie. Pourquoi en serait-il autrement pour les jeunes, qui ont en plus une soif inextinguible de découvrir et comprendre le monde et les humains qui le peuplent ?

Nous accordons ainsi une grande importance aux apprentissages informels, et nous considérons que les activités extérieures, les jeux divers, les discussions et l’oisiveté apparente font partie de la maturation intérieure du jeune.

Un adulte référent pour chacun

« Avec l’aide d’un adulte qui est mon référent, je réfléchis à mon avenir. Je peux prendre le temps d’expérimenter et de tester différents métiers en faisant des stages. Je peux même créer ma petite entreprise.
Et puis si j’ai envie, quand je me sens prêt-e, je peux décider de préparer et de passer des examens ou de faire des dossiers pour accéder aux études qui m’intéressent. »

Chaque jeune est soutenu par un-e adulte référent-e tout au long de sa présence à L’Archipel. Ce dernier suit ses apprentissages, l’aide à s’organiser et à s’orienter.
Ainsi, chaque jeune construit son propre parcours « à la carte ».
Les jeunes peuvent mettre en place au sein de l’école une micro-économie visant à financer leurs projets.
Il est également possible à tout moment de s’immerger dans le monde réel (sorties organisées par les jeunes, stages en entreprises ou en associations), de mettre en place un bi-cursus (alternance pratique d’une activité ou formation in situ et temps de présence à l’Archipel).

Les diplômes ne sont pas une fin en soi, mais une étape possible dans une stratégie professionnelle : si un jeune souhaite passer son brevet (par exemple pour se familiariser avec les examens) ou son bac, nous l’accompagnerons et l’aiderons à se structurer pour y parvenir.
Mais, ce doit être clair, ce souhait doit émaner du jeune et non pas des seuls parents : nous respecterons la volonté de nos jeunes citoyens et privilégierons toujours leur projet.

« A L’Archipel, il y a autant de journées différentes que de citoyens, jeunes ou adultes. »